Bourgogne nord (Yonne) : châteaux et églises - Séjour du 28 au 31 mai 2015

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¤  Jour 1 : jeudi 28 mai  ¤

C'est une date historique : celle de notre premier voyage en couple depuis 2 ans, depuis la naissance de petit Titi... Le temps passe. Il se trouve qu'il s'agit aussi du premier voyage avec notre Audi A3 e-Tron, que nous avons depuis le 25 février 2015 (date anniversaire de nos 14 ans !). C'est donc une belle occasion de tester consommation et comportement hybride hors agglomération.

Après avoir déposé petit Chou chez ses grands-parents, avec bien sûr environ 1 heure de retard sur le pronostic, nous voilà partis à destination de la Bourgogne ! Pourquoi cette région ? Simplement parce qu'il y a plein de choses à voir à seulement 2 heures 30 de chez nous, on ne risque pas l'épuisement. Et puis, nous partons sans le Précieux, mais nous ne partons pas trop loin... pas encore...

Nous faisons une escale au village de Chaource au sud de l'Aube, pour déjeuner à l'Auberge Sans Nom, un bon petit restaurant familial où une fillette de 2 ans, nièce de la serveuse, errait sur sa voiture en sortant quelques syllabes, non sans nous rappeler petit Titi. Ils proposaient des plats avec Chaource fondu, un régal de pâte crémeuse. Nous enchaînons avec une petite promenade digestive dans l'église qui nous faisait de l'œil près de la terrasse. Il s'agit de l'église Saint-Jean-Baptiste (11e-13e s). Avec un extérieur massif et tassé, on ne s'attend pas à découvrir autant de décors et de sculptures fines à l'intérieur. On y trouve entre autre une mise au tombeau de 1515 en pierre polychrome avec des personnages réalistes, cachée dans une chapelle abaissée, gardé par des statues peu accueillantes : j'ai été tellement mal à l'aise que je n'ai pas pris de photos et suis ressortie fissa. Pour l'anecdote, la sculpture est montrée sur un panneau sur la N77 à 20 km au sud de Troyes. Nous partons ensuite commencer les visites prévues de deux grands châteaux bourguignons.

Le château de Tanlay : construit au 16e sur une base médiévale puis nettement agrandi au 17e siècle par le riche Surintendant des Finances de Mazarin (sous Louis XIV), c'est un très bel exemple d'architecture Renaissance de Bourgogne. Il est privé et appartient à la même famille depuis la fin du 17e siècle (Thévenin puis de la Chauvinière marquis de Tanlay), la famille est restée proche du gouvernement : ainsi l'on peut voir dans les pièces du château des photos des membres avec des personnalités royales telles que la reine Elizabeth II. L'entrée coûte 10€ et on a droit à une visite guidée. Nous étions seuls d'ailleurs pour la visite, cela s'est ressenti dans la manière de parler - très - détendue de la guide. Le premier propriétaire, François de Coligny (frère de l'Amiral de Coligny tué en 1572 pendant le massacre de la Saint-Barthélémy) était un chef huguenot (Protestants) et son château a servi pour comploter lors des guerres de religion au milieu du 16e siècle en France.

Le château d'Ancy-le-Franc, à 15 km de Tanlay. C'est un château du 16e siècle (1542-1550) conçu par Serlio, un grand architecte italien, il est dans le pur style symétrique de la Renaissance italienne. Son premier propriétaire était le Grand Maître des Eaux et Forêts sous François 1er, le comte Antoine III de Clermont. C'est un château exploité et restauré par une société touristique depuis 15 ans, des grands événements y sont organisés et il est en très bon état. Presque tous les murs et plafonds des chambres sont encore peints et restaurés, la richesse ornementale vaut le coup d'œil.

Après avoir passé plus d'une heure par château et en avoir eu plein les mirettes, nous nous rendons à notre chambre d'hôte dans le village de Girolles au bord de la région du Morvan. Présentations avec le couple ex-parisien (le propriétaire était cuistot au Meurice !) puis dîner dans la ville médiévale voisine d'Avallon, où j'ai goûté un bon tartare au couteau de bœuf Charolais. Bien local.
 

 

¤  Jour 2 : vendredi 29 mai  ¤

Je commence la matinée avec un petit massage bien-être par la propriétaire (jambes-dos-bras-nuque). La journée ne peut que bien se passer après un tel réveil. Un (petit-)déjeuner bien gourmand plus tard, nous revoilà sur la route pour visiter un gros morceau du séjour : le village de Vézelay. Cette vieille bourgade de 400 hab. est perchée sur une butte protectrice et a prospéré au Moyen-Age grâce au pèlerinage pour voir des supposées reliques de Marie-Madeleine amenées à l'abbaye avant l'an 1000. Aujourd'hui on y croise des pèlerins pour Saint-Jacques de Compostelle. C'est agréable de musarder dans les quelques rues principales du village, avec boutiques d'artisans et galeries ici et là, et de la vieille pierre partout.

Le point culminant à 302 m est occupé par la basilique Sainte-Marie-Madeleine, très grande église romane de 1104-1140 avec un chœur gothique de 1190, anciennement une abbaye. Il n'y a presque pas de décor, juste un orgue transportable, des chaises, cinq jolies statues en bois réalisées en 1995 par Christian Delacoux et 15 grandes croix offertes par les pays d'Europe en 1946. Tout l'intérêt réside dans la multitude de chapiteaux sculptés typiquement médiévaux. Directement derrière la basilique se trouvait un château fort démoli au 18e siècle car inutile. Aujourd'hui on profite de son emplacement plat pour admirer l'horizon boisé et vallonné sur 180°. Comme unique souvenir du village, nous avons pressé ("crouité") une image de la basilique sur une petite pièce de 5 cents... pour la modique somme de 2€.

Un dernier mot alcoolisé sur le pays : le vignoble de Vézelay qui produit des vins rouges légers et blancs porte l'appellation "Bourgogne Vézelay" depuis 1996 pour ses vins blancs de Chardonnay. Notoirement, une brasserie artisanale a ouvert en 2012 au village voisin de Saint-Père : la Brasserie de Vézelay, créée par un ancien salarié d'Orange qui s'est pris de passion pour le métier. Puriste, il se fournit en Allemagne et en Alsace pour le houblon biologique et certains malts.

Après s'être promi de revenir le lendemain pour les goûter et remplir notre coffre de bières, nous partons visiter le très intéressant château de Bazoches, qui a appartenu à Vauban (1633-1707), ce fameux ingénieur des forts du même nom. Le château construit au 12e siècle est acheté en 1675 par le maréchal de Vauban et appartient encore aujourd'hui à sa decendance (les Drouilhet de Sigalas). Cette famille possède aussi un château de la Loire : Cheverny ! Les pièces visitables sont bien décorées, avec un mobilier comportant quelques raretés et des collections de livres très anciens (incunables) et bien sûr l'œuvre de Vauban.

A Bazoches, le petit village juste à côté, se trouve la tombe de Vauban dans la vieille église gothique Saint-Hilaire. Son chœur a été entièrement peint à la fin du 19e siècle par l'artiste Raphaël Bodin.
 

Ici, tous les chapiteaux avec personnages sculptés ou presque : (attention, les images des chapiteaux ne s'affichent pas automatiquement avec les autres images de la page. Il faut cliquer sur l'une des images ci-dessous pour lancer la mini-galerie dédiée)
 

 
 

¤  Jour 3 : samedi 30 mai  ¤

On commence la journée par une halte aux ponts de Pierre-Perthuis au-dessus de la Cure, à 6 km de Vézelay. Indiqué un peu partout comme un site valant le détour, hé bien nous avons fait le détour... Oui la nature y est foisonnante, et surtout la vue impressionne lorsqu'on monte sur le grand pont 35 mètres plus haut. Histoire : le petit pont date de 1770 et enjambe la rivière au point le plus étroit, et contrairement à son surnom de "pont romain", il n'est pas antique. Le chemin rocailleux qui le dessert porte le nom de "chemin tordu" attestant les difficultés qu'il pouvait y avoir à remonter une fois la rivière franchie. Cela peut expliquer la construction en 1874 d'un nouveau pont, dit "le grand pont".
Nous visitons ensuite l'église Saint-Germain de Vault-de-Lugny, gothique flamboyant, comportant des fresques du 16e s. fort abîmées et restaurées tant bien que mal, visite conseillée par une cliente américaine avec qui nous avions partagé une tisane la veille au soir.

Ensuite, les Fontaines-Salées à Saint-Père : un lieu occupé depuis le néolithique, utilisé pour extraire du sel à partir de l'eau salée qui affleure au sol. Les Celtes puis les Romains ont également occupé le site avec des temples et des thermes.
Nous passons ensuite à la brasserie de Vézelay pour nous ravitailler, à Saint-Père. On y a découvert entre autre une très très bonne ambrée (médaillée) et une blanche bien fleurie. Ailleurs en France, on peut trouver ces bières dans les Monoprix.

Sur la route vers notre prochain point de chute, nous croisons l'église de Treigny plutôt grande pour un village et qui possède une jolie décoration. Nous passons pour finir par le château de Ratilly (privé) mais nous arrivons malheureusement à l'heure de fermeture de ce château fort du 13e siècle.

On termine la journée au Petit Domaine du Bois Avril, accueillis par Vita et Yossi dans une grange aménagée il y a 1-2 ans à peine, avec spa, piscine, karaoke, billard et un propriétaire un peu fantaisiste... A noter que cette maison d'hôte est passée à la TV dans "Bienvenue chez Nous" en février 2015 (non l'émission n'a pas dirigé notre choix; celui-ci a été guidé par la présence du spa).
 

 

¤  Jour 4 : dimanche 31 mai  ¤

Guédelon

Une cinquantaine d'œuvriers relèvent le défi de construire un château fort selon les techniques et avec les matériaux utilisés au Moyen Âge. Au milieu d'un espace naturel mettant à disposition toutes les matières premières nécessaires à la construction : pierre, bois, terre, sable, argile... carriers, tailleurs de pierre, maçons, bûcherons, charpentiers, forgerons, tuiliers, charretières et cordiers bâtissent un véritable château fort sous les yeux des visiteurs. Le choix architectural s'est porté sur le modèle augustéen : plus de 250 châteaux forts ont été érigé rapidement au milieu du 13e siècle sous le règne de Philippe-Auguste, suivant un même plan technique optimisé, afin de se protéger contre les pays voisins menaçants.
Le château est construit avec la pierre locale, riche en fer, ce qui lui donne cette patine sombre et vieillie alors même que la bâtisse a moins de 20 ans. Le château de Ratilly vu la veille et situé à moins de 5 km est construit avec la même pierre.

L'enceinte fortifiée, le logis avec ses charpentes, la chambre et ses peintures murales, la cuisine et le cellier, les salles de tir et leurs imposantes voûtes d'ogives, une partie du chemin de ronde, la chapelle... ont été réalisés sous les yeux de milliers de curieux venus visiter ce chantier unique au monde. Pour faire court, Guédelon est un chantier scientifique, historique, pédagogique, touristique et humain que les spécialistes suivent de près : pour découvrir, apprendre et expérimenter les techniques d'antan mais aussi pour éviter des erreurs de méthode et anachronismes.

Comme souvenir, Baptiste s'est acheté un petit bloc de calcaire à sculpter et j'ai pris un fascicule explicatif des techniques médiévales utilisées. Pour clôturer ce séjour bien sympathique dans une belle campagne boisée et vallonnée, nous sommes allés voir furtivement le château de Saint-Fargeau, qui appartient à l'initiateur du projet de Guédelon à quelques kilomètres à peine. Le lieu avait officiellement fermé ses portes au public (18 heures) mais nous avons quand même pu rentrer discrètement car un concert allait avoir lieu.
Et puis 3 heures plus tard, nous étions de retour à Reims pile à l'heure pour faire des gros câlins à Petit Titi avant de le mettre au lit.
 

Bonnes adresses où on a mangé :

 

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