De Venise à Venexia - Séjour du 20 au 23 mars 2011

Un dimanche matin vers 9:20, après 1:40 de vol direct depuis Paris nous débarquons à l'aéroport Marco Polo; une petite demi-heure plus tard nous déposons nos paquets à l'hôtel Bellini (qu'on évitera...) et nous voilà fins prêts à découvrir la ville. On réalise à peine que le matin même nous étions encore à Lille ! Sans itinéraire préparé, on décide de suivre tout simplement la rue principale et on musarde avec un soleil brillant pour nous accueillir et une brise bien fraîche pour nous réveiller.

Mine de rien, on marche énormément cette première journée, tous pressés que l'on est d'admirer ce musée géant qu'est Venexia, Venise en patois local. On découvre tranquillement les quartiers, sestieri, de la ville : la bordure sud du quartier commerçant de Cannaregio, le quartier chic et central de San Marco et le quartier sud de Dorsoduro. On s'y arrête pour déjeuner dans un bon resto à 20€ le plat, où l'on dégustera surtout un vin rouge mémorable : un Teroldego Rotaliano 2007 de la maison "Foradori".

Après avoir compris comment lire le petit guide évasion acheté une bouchée de pain au Furet, nous nous attelons à la visite de l'impressionnante collection Peggy Guggenheim, dans sa propre demeure transformée en musée en 1980. De l'art du XXe siècle à gogo avec Brancusi, Braque, Dali, Delvaux, Ernst, Kandinsky, Klee, Magritte, Miró, Picasso, Pollock... Indiscutable point d'orgue de cette première journée, nous rentrons ensuite gentiment à l'hôtel en passant la tête par la porte des églises croisées en chemin. Debouts depuis 4 heures du matin, ç'a été un long dimanche avec une nuit bien méritée...
 

La visite de la place Saint-Marc s'est naturellement imposée dès le deuxième jour. Premier constat : des échaffaudage, pleins d'échaffaudages ! On n'a pas pu voir le côté du palais des Doges avec le pont des soupirs, ni la partie gauche de la façade de la basilique, ni une partie de la base du campanile. Les procuraties sont en piteux état et commencent à être restaurées. La belle tour de l'horloge récemment nettoyée n'était pas cachée heureusement, mais son bâtiment lui, l'était à moitié.

La basilique est impressionnante, surdécorée, surchargée, à l'extérieur comme à l'intérieur, c'est vraiment un "mastodonte" comme décrit dans mon petit guide. Le sol est à moitié recouvert de plaques moquettées sans doute pour éviter d'user davantage le dallage en marbres finement assemblés. On n'a donc pas pu admirer tous les motifs au sol. Pas grave, il y en a déjà tellement à voir tout autour de nous ! Des bouts de luxe partout... Par contre l'intérieur est assez sombre et les grandes mosaïques dorées ne brillent pas autant que je l'imaginais.

On décide de goûter aux pizzas locales, on n'est pas déçu contrairement à Florence en 2008, ouf ! On met à profit notre italien récemment acquis et qui servira bien : "il conto per favore" (l'addition).
 

Le troisième jour est marqué par la découverte du vaporetto, le bateau-bus vénitien. Très pratique et bien rôdé, il faut juste bien penser à acheter à l'avance son ticket-carte d'accès et trouver un guichet qui en vend, car on ne paie pas dans le bateau ni dans les petites stations. A l'unité il coûte 6,50€, mais c'est plus intéressant de prendre un pass journée à 12€ car vous le prendrez certainement au moins deux fois !

Notre journée commence à 9:30, toujours merveilleusement ensoleillée. D'ailleurs on a des coups de soleil et un début de rhume, Venise est traitre en mars. La matinée est dédiée à la visite du musée Correr situé en face de la basilique Saint-Marc. C'est le (grand) musée municipal avec des très belles collections d'objets anciens et de tableaux en rapport avec Venise. On en apprend plus sur la vie des doges, l'arsenal et l'aspect des embarcations avant 1900, et on peut admirer une impressionnante collection de toutes les monnaies frappées à Venise.

A midi, nous testons cette fois les fameux casse-croûtes italiens : piadina, sandwich grillé (un peu comme les panini mais en mieux), club généreux... Tout simplement succulents ! Des ingrédients aux goûts savoureux, beaucoup de verdure, un pain grillotté juste ce qu'il faut et bien garni pour 4€, que demander de plus ?

Nous décidons de ne pas visiter la réputée Gallerie dell'Accademia, par manque de temps. A la place, nous entrons un peu par hasard dans le musée Ca' Pesaro, moins cher (8€ l'entrée contre 12€ en moyenne à Venise) avec des collections rares et inhabituelles. Ce palais baroque abrite en fait deux musées : la galerie internationale d'art moderne de la ville (1850-1950) qui possède entre autres un Klimt, Chagall et Kandinsky, et le musée d'art oriental, qui est un bijou à voir absolument et mérite plus de publicité. Il regroupe la collection d'objets chinois, indonésiens et japonais de l'ère Edo (1603-1868) achetés en 1887-1889 par un riche Vénitien passionné (Enrico di Borbone-Parma, comte de Bardi). On parle de plus grande collection d'objets asiatiques en Europe (30 000 pièces) et l'une des plus grandes dans le monde, notamment par la quantité d'armes, outils militaires, vêtements, objets et boîtes laqués, très fragiles et recouverts de feutres à soulever dans des pièces sombres. Il y a même des ukiyo-e. Une rareté également pour nous, un luxueux onna norimono (palanquin pour femme) en état. Malheureusement en 2011 le musée n'édite encore aucun livre ou souvenir lié à cette collection et les photos sont interdites... Quelques images officielles ici.

D'ailleurs, on commence à faire attention au nombre de photos qu'on prend, il ne reste déjà plus beaucoup d'espace sur la carte... Le soir, on dîne dans une osteria (un genre de restaurant censément typique) où j'ai pu goûter une spécialité locale : les taglioni al nero di seppia, à l'encre de seiche. C'est amusant à voir car le plat est quasiment noir, côté goût on lui trouve un très léger côté "marin".
 

Cette journée est consacrée à quelques points de repère importants de Venise et aux achats souvenir (masque, robe, pâtes et petits objets de Murano). On a ainsi visité les deux plus grandes églises de Venise, après la basilique Saint-Marc bien sûr : la basilique Santi Giovanni e Paolo, et la basilique Santa Maria Gloriosa dei Frari. Les entrées pour visiter sont payantes, et chose rare à Venise, les photos sont autorisées à Santi Giovanni e Paolo.

On termine cette journée avec l'in-con-tour-nable tour en gondola. A raison de 2€ / minute, nous avons choisi l'itinéraire court proposé par notre gentil gondolier, qui dure 40 minutes et se faufile dans notre cas à travers les sillons calmes du quartier San Polo (nous avons sciemment choisi cette zone pour avoir moins d'embarcations et touristes autour de nous). En gondole, on voit vraiment la ville différemment. On se rend mieux compte de l'étendue et de l'importance du réseau de canaux, ce sont de véritables rues, les piétons en moins. A chaque coin de maison sans visibilité, notre gondolier émettait un son caractéristique du métier pour se signaler. Très pittoresque ! ♥